Randonnée sur le glacier noir

Après avoir découvert le village d'Ailefroide et son camping dans ma dernière randonnée, je continu d'explorer le massif des Ecrins.

Mon but durant 2 jours dans ce week end est de parvenir un peu plus dans le coeur du massif en allant au bout de la route qui mène au Pré de Madame Carle, prendre la direction du Glacier Blanc et bifurquer vers le Glacier Noir, puis quitter le sentier de randonnée...

Le jour suivant après un bivouac, je tenterais d'aller vers le Col de la Temple et pourquoi pas un peu plus haut si possible, crampons et piolet dans le sac à dos, ca rigole plus !!!!

Bref de l'exploration un peu alpine sur les bords, sur un malentendu, ca peut marcher !!

Je me fais déposer par la navette qui part de l'Argentière-Les-Ecrins, au camping d'Ailefroide le samedi matin, puis je pars à pied vers le parking du Pré de Madame Carle, le cadre est grandiose.

La randonnée est assez facile jusqu'à la bifurcation pour le glacier noir, mais après, on arrive sur un chemin étroit et escarpé où l'on peut éprouver un léger vertige.

Après mes 5 week end de via ferrata derrière moi ces 2 dernières années, ca me fait plus grand chose ce genre de petit précipice (pffff une broutille pour un pro comme moi ! Lol !), mais bon ca n'empêche surtout pas de faire attention ! 

Ensuite j'arrive au cul de sac de ce chemin de randonnée qui donne vue sur le glacier noir inférieur et supérieur, ainsi qu'aux faces nord du Pelvoux, du Pic sans Nom, de l'Ailefroide, ainsi qu'à la face sud de la Barre des Ecrins (le sommet du massif, 4102 mètres) !

Le glacier noir tient son nom de la morraine et des pierres qui recouvrent entièrement la glace.

Durant une autre période, il serait très dangereux de s'aventurer seul dessus car la neige recouvrirait la moraine, qui dissimulerait alors les crevasses du glacier.

La cascade sépare le glacier noir inférieur et supérieur, au centre de la photo, la face nord du Pelvoux.

Les jolies crevasses où il faut pas tomber ! Désolé pour la copie d’écran un peu loupée !

La randonnée est plus délicate sur le glacier car il n'y a plus de sentier à suivre, il faut être capable de se diriger tout seul et choisir l'itinéraire le plus approprié pour franchir les potentiels obstacles.

Les randonneurs ne se risquent plus par ici, car on entre dans le domaine des alpinistes et des nombreux sommets parmis les plus célèbres des Ecrins, le Pelvoux, la barre des Ecrins, le Pic sans Nom, l'Ailefroide, le Pic Coolidge...

Le Pelvoux, le Pic sans Nom, le pic du coup de Sabre...

L'ambiance de silence de la haute montagne est assez spéciale surtout quand on est seul dans cet univers légèrement impressionnant !

C'est dans ce silence qui n'est interrompu que par le fracas des chutes de pierres qu'on se rend mieux compte de l'atmosphère de ces haut-lieux de ruines et de solitude.

A la fois austère et majestueuse, la haute montagne dans toute sa véritable nature.

J'en suis tombé encore plus amoureux, c'est malin !!!

Enfin, plutôt sain, j'espères...

Sur le glacier noir supérieur en regardant vers la vallée du Pré de Madame Carle

Toujours sur le glacier noir supérieur en regardant l'Ailefroide et son glacier suspendu.

Malheureusement pour moi, c'est sur le glacier noir que s’arrêtera ma reconnaissance vers 16h car la météo commence a changer et des nuages noirs se profilent a l'horizon.

Je me sens un peu paumé sur la carte car j'hésite entre deux itinéraires qui me paraissent plus ou moins dangereux.

Après une heure d’hésitation et d'exploration des 2 solutions, je décide un peu dépité qu'il est plus prudent de rentrer au camping d'Ailefroide.

Mes dernières expériences sous la pluie ou l'orage en via ferrata m'ont donné un peu de sagesse et d'expérience, j'estime qu'il ne vaut mieux de pas se sur-estimer surtout en haute montagne, donc taillo pour moi !

Mais en fait c'est que j'ai surtout eu peur !!!!!!! Bouuh !

Tu parles d'un as ! Sous une petite averse de rien du tout, je bas la retraite, dégoutté !!!! :((((((

Ca fait quand même quelques semaines que j'avais préparé assidument ma rando ! Nul !

Les nuages noirs qui arrivent, ca sent le roussi !

J'arriverai à la tombée de la nuit à la bifurcation du glacier noir, puis très tard dans la nuit, très fatigué aussi, au camping d'Ailefroide où j'avais laissé ma tente.

Toujours un peu déçu sur le coup de cette retraite forcée ! 

Mais rassuré un peu plus tard par les averses qui me réveilleront durant la nuit.

Toute la matinée du dimanche matin, un gros crachin me fera définitivement penser que j'avais finalement pris la bonne décision car l'escalade du ressaut entre le glacier noir inférieur et supérieur aurait été moins fun sous la pluie.

Et si j'avais continué vers le col de la Temple comme prévu, ou plus haut (je dirais pas où nananère (surprise pour plus tard (enfin j'espères !!!)), cela aurait été encore beaucoup moins cool, voir pas du tout. :((

Surtout, j'ai adoré cet endroit effrayant qu'est le glacier noir. D'être parvenu à la face nord du Pelvoux, des autres montagnes aux alentours, d'avoir marché aux cotés des chamois qui descendaient manger tard le soir, d'avoir pu randonner durant des heures dans la nuit noire en plein coeur du parc des Ecrins, etc, resteront des instants magiques.

Comme quoi mon "échec" dans cette randonnée, par rapport à l'objectif que je m'étais fixé, m'a en somme laisser de très bons souvenirs de cette exploration un peu plus approfondie du massif des Ecrins.

L'année prochaine je pense refaire un tour pas très loin de là !!! J'y cogites sérieusement en tous cas !!!