Via ferrata des Vigneaux (AD) - 05 Hautes Alpes

Un bon test pour savoir si on a le vertige.

Comme je n'avais fait de la via ferrata qu'une fois dans ma vie, à Briançon (la Croix de Toulouse), en 1998, je désirais de nouveau goutter à ces sensations qui m'avait laissé un grand souvenir.

Et je voulais aussi voir ma réaction 18 ans plus tard, face au vide, en étant seul.

J'ai pas été déçu !

"Là où il y a une volonté, il y a un chemin", proverbe montagnard.

"Là où il y a de beaux horizons à découvrir, il y a une via ferrata", proverbe Briançonnais !

Cette via possède 2 itinéraires, la voie du Colombier (AD ou D, ca dépend des topos) et la Balme (D ou TD, quand on y va en solo, vaut mieux prendre comme cotation la pire, ca se rapproche plus de ce qu'on ressent sur place, et d'autant plus si on n'a pas reconnu la voie avant...).

Départ de la gare de l'Argentière les Ecrins et petite randonnée de 5 km jusqu'au village des Vigneaux (à 15 km au sud de Briançon).

Pas top la météo, il est normalement interdit de faire de la via ferrata avec un temps humide car c'est trop dangereux, heureusement, la pluie s'est par moment arrêtée, et au mois de juin ca sèche vite ! Comme mauvaise excuse, c’était maintenant ou jamais !

Sur la voie, l'ambiance est très aérienne, je l'ai faite une première fois le 1er juin 2016 avec de la pluie (comme je le disais, c'est très déconseillé pour plusieurs très bonnes raisons, tout comme faire de la vf tout seul d'ailleurs) et elle est déjà bien impressionnante quand il fait beau.

A cette période, il y avait de la neige sur les cimes aux alentours, dont les Bans (3669 mètres) ou le Mont Pelvoux un peu caché a droite (3946 mètres, l'un des sommets les plus hauts du briançonnais). Superbe vue sur une partie du massif des Ecrins.

Puis la deuxième fois, au mois d'août, j'y ai rencontré du monde cette fois ci, car elle est très fréquentée en été, normal, elle est vraiment magnifique.

J'y suis allé avec un gros sac à dos de 18 kgs pour me préparer à la via ferrata de l'Aiguillette du Lauzet, c'est un poil lourd et beaucoup plus fatiguant du coup.

La neige avait disparu des sommets.

Le village des Vigneaux en bas, la verticalité et le gaz !

Pour ce qui est des sensations procurées, le vide m'a parfois tétanisé. En regardant en dessous, j'avais les jambes qui tremblaient. Dans certaines situations, je craignais que mon portable ne m'échappe des doigts car la peur me rendait moins à l'aise pour prendre des photos. Dans de petits passages en devers l'adrénaline me faisait rire nerveusement !

Le cheminement sur la voie peut paraître de plus en plus long dans ces conditions au fur et à mesure que l'on découvre et que l'on franchit les difficultés car le capital d'énergie physique et surtout mentale diminuent d'autant, mais quelle joie quand on arrive sur les derniers mètres et qu'on réalise que l'on s'en est sorti, sans doute plus sur de soi, un peu plus vivant qu'en bas et heureux surtout.

Comme test de vertige c'est très efficace finalement, mais un poil impressionnant. De plus, une fois parti dans la via, on commence à apprendre la définition du terme engagement... Pas de retour possible, on ne doit compter que sur soi pour se sortir de là, sur le moment on le comprend vraiment mieux...

Le suspens de la situation est très prenant ce qui permettra plus tard de relativiser d'autres situations soit disant stressantes...

Avec la pluie, c'est légèrement glissant, que ce soit sur le métal ou le rocher !

Sinon ce qui est pratique sur cette via, c'est que si on se loupe, on peut terminer dans le cimetière direct, les mauvaises langues pourront pas dire que ca coute cher à la société !

C'est l'espèce de forme rectangulaire entre la route et le village.

Avec le recul, je sais qu'au mois de juin, il ne valait mieux pas monter cette voie avec cette météo, trop risqué, ca c'est bien passé tant mieux mais c’était pas vraiment gagné surtout avec mon inexpérience.

C’était le métier qui commençait a rentrer !

"Quand on commence l'alpinisme on a un sac de chances plein et un sac d'expériences vide, l'important c'est de remplir le sac d'expériences plus vite qu'on ne vide le sac de chances!"

"Vivant, je suis vivant !", proverbe motard.

La prochaine fois (en 2017) je tenterai la voie de la Balme, encore plus aérienne et avec des dévers méchants !

Sgloubs...